vendredi 19 mars 2010

Je suis né pâle...

j'ai fini cramé (*) ....

Katmandou : ville alternative? L’image d'Epinal d'une ville déjantée et sous acide est désormais un peu désuète ( rassurez-vous, on vous propose toujours hasch et opium toutes les 5 minutes); les maoïstes sont passés par là, après 23h point de salut, ici c'est le courant qui est alternatif (12h de coupure d'électricité par jour-bientôt 18).

Nous regoûtons aux plaisirs de la bière (1 bière nous coûte d'ailleurs plus cher qu'un repas à 2!) Le passage a Katmandou est aussi dédié aux formalités : poursuite de la Visa story avec permis de trekking, visa chinois et pakistanais, renouvellement de l'indien, après l'abandon du visa iranien, la mort dans l'âme ..

Vallée de katmandou : Patan et Bakthapur : temples sur temples, une certaine magie opère dans cette zone newar teintée d'hindouisme fortement bouddhiste aux représentations tantriques (l'érotisme humain et animal!), très touristiques mais vraiment agréables.





Nouvelle sortie vélo mais le dérailleur de Sylvain casse (Sylvain serait il un peu chat noir?), nous bouffons pas mal de poussière pour arriver à Bhakpatur : beaucoup de temples bien conservés, très mignons, touristique avec une ambiance réellement très chouette. Sylvain rentre finalement en bus et moi en vélo tachant d'éviter les bombes à eau des enfants (c'est le jeu du moment). Le parcours est tellement poussiéreux que nous devons investir dans des masques.











Happy Holi, fête de l'eau et des couleurs !

Trekking - tour de l'Annapurna (*)
La route qui mène au point de départ est assez jolie, on peut admirer un bon nombre de bus et camions qui se sont renversés (tiens, notre bus change une roue) et une terre assez agricole, le tout longé par une rivière (proprice aux (Pat) rafteurs - pour les fans de tennis).


Que la montagne est belle (...) L'Annapurna, c'est l'autoroute du trek (200 personnes par jour en saison de pointe contre moins de 10 lors de notre trek, autant dire que nous avons l'impression que la montagne est a nous!) avec des lodges tous les 2 kms, des mules (je ne parle pas de Sylvain et moi) tout au long du parcours et des ponts suspendus (qu'Armand n'aurait jamais pu traverser).

Le circuit (210 km) part de 800m pour atteindre 5416m, ce qui donne lieu a une belle et dure étape avec 1000m d'ascension les pieds dans la neige à partir de 4500m quand l'oxygène se fait plus rare (stairway to heaven, Sylvain!) puis une descente interminable de 1500m de dénivelé.





Ainsi, c'est un véritable kaléidoscope de saisons (on dirait du Vivaldi ..) et paysages : les sommets si proches, si enneigés (nous bénéficions d'un temps dégagé et d'une météo fraîche mais clémente qui pourrait se résumer à : lever avec la lune, poursuite avec le ciel bleu et le soleil puis vent et froid qui s'installe et enfin coucher avec les étoiles : c'est la la chance de marcher en mars), les terres brutes et arides en altitude semblables à des ambiances de western montagneux (tandis qu'elles sont vertes après la mousson en octobre), les sources d'eau chaude (a ne pas confondre avec l'eau gelée des lodges), des ambiances de pinèdes sous 3000 mètres, des monastères bouddhistes tibétains sur les hauteurs (nous en profitons pour recevoir la bénédiction d'un lama pour franchir le Thorung Là, point culminant de l'expédition), des terres agricoles sous 2000 m, les villages thakali, tibétains, les rhododendrons en fleur ...

La difficulté n'est pas tant physique que liée à la gestion du froid - qui se fait ressentir le soir et la nuit malgré les achats de mes gants et bonnet en laine ainsi que ma veste imitation North Face (rouge - et oui, y avait pas d'autres coloris) - et l'altitude (heureusement, Sylvain est très alerte quant à la gestion du mal des montagnes! on en a vu pas mal redescendre à cause de ça!).

Côté régime alimentaire, c'est bien simple ; 2 semaines avec les mêmes repas : porridge (ou noodle soup) le matin, biscuits la journée et dal bhat quotidien le soir (le plat népalais fait de riz, soupe de lentilles et quelques légumes, souvent pommes de terre) servi a volonté avec thé et eau chlorée pour faire passer tout ça, tandis que les Népalais carburent a l'alcool local, comme ce porteur de suisses que nous avons rencontré, qui avait la particularité (outre son penchant pour l'alcool) non seulement de ne pas supporter la montagne mais de se faire porter son sac par ses clients ... Autant dire que nous ressortons enchantés et les globules rouges décuplés de cette expédition. Et de surcroît, chevilles et genoux ont tenu le coup... (même si les pieds ont fini dans un sale état).


Pokhara : c'est la halte repos post trek, bercée par son lac, les montagnes et son rythme relax entre ambiance baba et activités en -ing (ça a des airs de station balnéaire ...)
A l'image du Népal (et contrairement a l'Inde), tu peux vaquer au sein de cette bulle agréable touristico-baba, a l'écart du stress des villes.
Le choc : nous décidons de faire des photos pour les visas et là, quoi ma gueule qu'est ce qu'elle a ma gueule ! Il apparait comme une nécessité d'agir : avec ces poils si longs si négligés, ces cheveux si gras (3 semaines sans eau chaude), on ne ressemble plus à rien - je taille aux ciseaux cette barbe et cette moustache (je la garde cependant en prévision de mon passage chez les sikhs) et Sylvain passe chez le barbier.
Le retour vers Katmandou s'accompagne d'un blocage routier par les maoïstes (ce qui fait relativiser les grèves françaises ...)

samedi 13 mars 2010

Bye, bye India (du moins temporairement)

Ça y est, nous quittons l'Inde après, pour ma part, 2 mois passés ici. C'est finalement assez dur de parler de ce pays sans sortir des banalités :
- la frénésie de ce pays et sa ferveur religieuse (j'ai en tête les pèlerins de Rameswaram ou la khumb mela)
- l'entrée dans la modernité : ils ont tous leur téléphone portable, Bangalore et Chennai sont devenus les plate-formes informatiques mondiales, et poutant la plupart des connections Internet sont pourries
- l'hygiène : pourquoi les murs des toilettes ont elles toujours une couleur douteuse, pourquoi jeter ses détritus dans une poubelle serait compliqué, pourquoi hôtels ont un mal fou a assurer l'entretien des chambres (n'est ce pas leur boulot? n'est ce pas un pays touristique?)
- la quiétude de nombreuses places

- la diversite des religions et des ambiances, l'Inde catholique du kerala, la devote du tamil nadu, la tibetaine du Sikkim, l'hindouiste d'Haridwar et Varanasi, l'intriguant jainisme, le fantastique sikkhisme ...
- la découverte d'une nourriture pour laquelle j'avais pas mal d'a priori (négatifs) et pourtant, j'ai adoré ces plats (essentiellement du Sud) dans ces petites gargotes (tiens, jamais été malade). D'ailleurs, c'est assez drôle de voir que personne ne veut goûter aux plats indiens d'Elise, comme quoi le préjugé ne me concerne pas uniquement.

En ce qui me concerne, l'Inde a été une découverte mystique où j'ai tellement appris sur moi-même. Allez, je déconne, par contre, l'Inde a fait de moi durant cette période :
- un végétarien
- un abstinent alccoliquementr parlant
- un non fumeur (bon, il faut dire, je ne fumais déjà pas en France ..)
- je me suis surpris a cracher dans la rue
- j'ai jeté mes déchets n'importe ou ...

27 heures plus tard, nous voici a Katmandou ....