mercredi 28 avril 2010

Hommage (ter)



Mon plus fidèle compagnon
Depuis un tour d'Allemagne avec JB en 1997
tu as été de tous les voyages
Les bus indiens, népalais et 7 mois de voyage auront eu raison de toi
Et ce choix égoïste de te troquer contre une paire de sacoches pour découvrir le Japon ....
La fin de ce voyage t'est dédiée.

lundi 26 avril 2010

1 milliard de petits Chinois et nous et nous et nous (... et la brume).

Le choc :
Je quitte Karachi et ses 40 degrés, pour Pékin : 10 degrés ; le choc est autant dans les degrés perdus que dans l'absence de luminosité de la cité (une brume constante qui ne nous aura pas quittés du voyage) et surtout ce sentiment de ne comprendre personne et que personne ne vous comprend, de quoi être confus(cianiste).

J'y retrouve la compagnie débridée de Zanne et Sylvain (déjà en goguette dans le pays pendant mon séjour pakistanais.







La 1ere étape est pékinoise : ses hutong (ruelles), sa cité interdite (enfin pas tant que ça!) et la grande muraille (impressionnante malgré une visibilité réduite) puis direction le Shandong et l'épique montée de Tai Shan (14000 marches), LA montagne sacrée du pays - éprouvante pour les articulations ...




Nous descendons un peu plus au Sud en espérant gagner quelques degrés et trouvons de la brume, de l'humidité (ce qui nous a valu des sorties avec des sacs plastiques entre chaussures et chaussettes, tellement nous étions trempés ainsi qu'une sortie à vélo qui s'est soldée par un retour en bus), des marches (a l'ombre - et oui quelques séquences musicales de Renaud) et pas mal de stops culinaires (du porc, du boeuf, du tofu un peu suspect.... et des snickers).


L' Anshui : des champs de thé comme fil rouge (ou plutôt fil jaune) de ce voyage, des champs de colza pour rappeler la Picardie. Pour le reste, une région humide (et donc verte) et le Huang Shan comme montagne avec ses pics (impressionnants) aux noms évocateurs tout droit sortis de l'imaginaire chinois (la fleur qui s'épanouit a la pointe du pinceau, et autres noms d'animaux), son vertige (on ne fait pas les malins mais nous sommes fascinés par le paysage) et encore des marches ...

L'Hubei : Sebastien, un pote de Sylvain nous rejoint et nous atterrissons d'abord a Liuliping (erreur d'aiguillage lié a une incompréhension linguistique...), là, c'est un groupe de gamins de 11 a 14 ans qui nous font découvrir la vie chinoise : badminton, skate local, danse de rue, restos... Excellente rencontre surprenante et touchante (attention, ceci n'a aucun caractère pédophile mais plutôt sinophile).

Puis nous gagnons le Wudan Shan, la montagne taoiste (repère des tai-chi eurs) pour gagner en sérénité, l'ambiance est mystique et les ascensions truffées de marche (mes genoux ont détesté la Chine!) et de portes célestes. Et enfin le soleil réapparut et au milieu coulait une rivière (sans Brad ni Robert).

Nul doute, la Chine que nous traversons n'est pas un pays qui s'éveille mais bien éveillé : les infrastructures sont modernes, les constructions en plein boom et le tourisme hyper développé (un tourisme de - et à la - masse pour un marché d'1 milliard de gonzes... Prenez juste une classe moyenne qui représente au moins 10% de la population, ça vous fait un paquet de bus de chinois en casquettes rouges ou jaunes sur les sites touristiques!)

Quant aux chinois, l'impression ne peut être que superficielle vu le temps passé sur place et le fait que l'on ne se comprend pas ... mais ils m'apparaissent "gentils et zélés" (le règlement c'est le règlement).

jeudi 15 avril 2010

Soufi du Pakistan






Lahore, quelle surprise après les villes indiennes : c'est une ville moderne avec les infrastructures adéquates (enfin avec du courant 1 heure sur 2, internet qui ne fonctionne guère et l'impossibilité de trouver une imprimante ; comme quoi t'as beau avoir la bombe nucléaire,...), un fort héritage architectural british (en plus des quelques bombes qui y explosent, et pourtant c'est un euphémisme que de dire que nous ne sommes pas en plein "boom" touristique ... D'ailleurs avec Julien, on se retrouve certains jours à être les 2 seuls touristes dans la ville) tout en conservant le charme des cités musulmanes entre bazar et mosquées.

Bref, règne une ambiance surréaliste ici entre le projet de Julien qui stagne, il attend des semaines et des semaines des autorisations qui ne viennent pas, moi un peu apathique, diminué quelques jours par les conséquences d'un retour au régime carnivore (je vous épargnerai les détails de ce que cela a engendré, le poids retrouvé au Nepal et Inde a été perdu à Lahore...), les rencontres des quelques autres voyageurs, Malik le fabulateur sympathique, toutes les invitations au chai, les soufis et comme Sisyphe la sempiternelle blague dénuée de sens d'Imram le gars de la guest : "woua french people woua " accompagné chaque matin par "please can pay now".

Terre soufie :
Le Pakistan (essentiellement le Pendjab et le Sind) est marqué par cette voie de l'islam mystique ( basée sur l'unité entre le moi et Dieu) qu'est le soufisme.
On peut ressentir l'influence de l'hindouisme dans cette pratique de l'islam essentiellement dans la vénération des saints (mast kalendar!), les saddhus (appelés malang) et d'une certaine manière la reproduction d'un système de castes.
Il est difficile de résister a l'envoûtement....


Multan : de la chaleur, de la poussière et des mausolées. (et le quartier des tanneurs...)









Uch Sharif : l'Orient rêvé, le temps s'est arrêté, des tombeaux hors du temps, un rythme paisible, une campagne environnante verte, des nuits bercées par un moteur à diesel et des sessions piscine avec les buffles ...






Karachi :
Ca reste avant tout une ville de plus de 20 millions d'habitants, donc un peu oppressante! Peu de monuments qui en valent la peine, c'est le centre économique du pays. J'opte donc pour le bord de mer de Karachi et son air frais (mais n'envisage même pas de t'y baigner ...)

Quelques conseils au voyageur au Pakistan :

- le port de la moustache et de la tenue locale (très appréciés) ne sont pas toujours la meilleure option : le mimétisme conduira les autochtones à vous prendre pour un des leurs (donc à vous parler en urdu), et à vous prendre pour un pachtoune (les yeux verts et la peau un plus blanche), donc un taliban potentiel, pas forcément apprécié dans la région. Le statut d'english (c'est-à-dire d'étranger) est plus agréable et vous conduit direct dans les bras de l'hospitalité pakpak.





- lors des discussions, à la question : "are you muslim?" repondez "i'm student" puis à la suivante "are you christian?" repondez "i'm student". Ces réponses denuées de sens contenteront votre interlocuteur, vous évitera un départ précipité vers je ne sais où et vous conduit direct dans les bras de l'hospitalité pakpak.







- la question de la sécurité au Pakistan : la présence d'étrangers étonne même les pakistanais mais peu de craintes (il faut dire que le Pakistan est un pays de flics, à tous les coins de rue y'en a 100 ; être né soufi au pakistan, c'est pas ce qu'on fait de mieux en ce moment et le roi des cons sur son trône j' parierai pas qu'il est afghan), les média (comme souvent - sans toutefois nier la présence de bombes) amplifient le phénomène, tu croises pas tous les matins un taliban et ta simple présence en tant qu'étranger te conduit direct dans les bras de l'hospitalité pakpak.

- question alimentaire : la nourriture est grasse et relativement carnivore, le passage du régime végétarien au régime moutons, poulets, etc... peut faire mal et vous conduit direct dans les bras des toilettes pakistanaises....

Je quitte donc le pakpak enthousiaste avec l'envie d'y revenir un jour pour aller là-haut dans les montagnes au nord du pays....

jeudi 1 avril 2010

D'un pendjab à l'autre

Back to India : un bus local de nuit depuis Katmandou jusqu'à la frontière, on m'avait pourtant déconseillé, certes le manque de confort se fait omniprésent mais le trajet se passe bien entre un voisin indien qui me répète toutes les 2 minutes "no english" et se boit du mauvais whisky pour dormir (ça marche bien) et un népalais (gentil garçon) converti au christianisme qui m'assaille de questions sur le nombre de chrétiens en Europe et aux Etats Unis...
Puis un bus et un train du côté indien, je retrouve l'Inde avec cette impression de monde (dans ce pays si grand, on a souvent l'impression d'être le seul occidental), la gentillesse du chauffeur du bus, les chai (incomparablement meilleurs qu'au Népal), cette défiance par rapport aux rickshaws, ces chants religieux jamais loin, ces trains (toujours) en retard et ce retour aux fringues des années soixante-dix....

Amritsar (Inde) - l'amabilité sikhe
C'est la ville du mouvement sikh (vous savez, ces grands barbus avec un turban et un couteau).
Malheureusement, la prose qui suit n'est pas de moi mais de Nicolas Bouvier, si le cœur vous en dit, je vous laisse en prendre connaissance tant j'apprécie la justesse des propos :

"Le temple d'or d'Amritsar
Mecque de la religion sikhe, c'est un superbe édifice qui pourrait avoir été conçu en collaboration par le baron de Krach doublé d'un confiseur de génie et d'un spécialiste du kitsch superbe. Ce sont de magnifiques coupoles dorées qui se reflètent dans les étangs. Ce sont des dentelles de marbre où l'on est accueilli pour autant qu'on manifeste à ce saint lieu la déférence qui convient, avec la plus grande gentillesse. On peut même voir dans le saint des saints du Temple d'or de majestueux vieillards avec d'énormes turbans aux couleurs de sorbet qui lisent sans interruption les textes sacrés nuit et jour. C'est une lecture qui n'est jamais interrompue et vous jugez que ces textes sacrés sont nombreux. Qui les lisent en tournant les pages d'in folio grands comme des valises. Enfin il y a tout un côté très bon enfant dans cette entreprise."

J'ai à ajouter aux propos de Nicolas, que si les indiens vous ont dépités de l'Inde, les sikhs vous réconcilieront avec elle....
D'ailleurs, il suffit de passer du Golden temple - autant dire pour commencer que j'ai vraiment été sous le charme du lieu et des rencontres -où tout est dévotion, amabilité et gratuité (la cantine la plus impressionnante jamais rencontrée: 24h/24, clean, gratuite, 10000 repas par jour) au temple hindou d'à côté pour retrouver les sollicitations de toutes parts (eh gringo t'as pas 100 balles... et te reprend l'envie de coller des pains - un fond chrétien, je suppose...). Je sais, je suis un peu dur avec les hindous.

Traversée de frontière indo pakistanaise : à l'approche du poste frontière, j'ai le pas qui s'tend ...
En fait, c'est dans une torpeur et une indolence générales à l'ambiance bon enfant, que je m'exécute aux multiples contrôles des 2 côtés de la frontière (il parait que je ne ressemble pas à la photo de mon passeport!). Je suis bien seul dans ce lieu où chaque soir la cérémonie de clôture attire de nombreux touristes (qui ne franchissent pas le rubicon) et locaux qui jouent la comédie du nationalisme (que du folklore, en fait).



Lahore (Pakistan)
J'y retrouve le pachtoune Julien, complètement éreinté par la lenteur que prend la réalisation de son documentaire sur le soufisme qui avance au rythme pakistanais (bureaucratie et pakistani time... cf. L'enfer du teknival soufi - faire un lien avec le mail de julien) mais enthousiaste sur la gentillesse pakistanaise, ce que confirment tous mes premiers contacts.