mardi 25 mai 2010

Japan love ride (suite) : du camping sauvage au ryokan de luxe ...

Irashaimasse (soyez les bienvenus) ....... Comme un sempiternel refrain dans tous les magasins, tous les employés le hurlant en cœur a chaque entrée d'un client dans l'échoppe, le restaurant, la station service.

Direction les terres du Japon après 20h de ferry (on adore) quasi vide avec joies du sauna, des bains chauds et détente devant la télé du bord et les combats de sumo en direct de tokyo. On profite du manque de passagers pour voyager quelques heures en classe supérieure.

L'aventure continue : le look n'a pas changé : casques forme de tête de bite (pardon pour l'expression), gilet fluo style éboueur. Top sécurité mais également top pour ne ressembler à rien avec les vélos chargés comme des mules.





Côté condition physique : étonnamment, nous avons bien tenu, voire avons été de plus en plus affutés de jour en jour. Certes, le poids du vélo pour moi et le peu de vitesses (un seul plateau) sur le vélo pour Elise ont parfois été des handicaps redoutables en montée ; ainsi, j'ai "craqué" a une étape ; mais globalement nous nous sommes bien sentis sur le vélo (of course l'entre jambe est mal en point) et Elise a été incroyable, roulant 2 a 3 km/h de plus que moi dans les ascensions, doublant systématiquement les autres cyclo touristes rencontrés ...

Le cul propre : les toilettes japonaises - pour ceux qui se souviennent des démonstrations de Bonaldi à la télé il y 15 ans - incroyables avec leurs jets d'eau qui vous chatouillent l'anus ... Après l'Inde, le Népal et le Pakistan, c'est la révolution hygiénique (voire hygiéniste avec les masques portés, l'obsession d'un monde aseptisé), ce qui est plutôt agréable. (bien que paradoxalement trouver des poubelles soit un casse-tête).Et puis il y a toujours les onsen, les bains chauds qui permettent d'être propres et surtout de remettre d'aplomb les jambes.Et le clou du spectacle : le fauteuil massant, c'est là que les japonais sont forts, un effet boeuf (de Kobe!)

L'instant mikado : rien de tel pour clore nos journées. Et à tous les goûts (une préférence pour les chocos amers et coconut!) Sans compter le tour des boulangeries/pâtisseries japonaises by Elise : "Goûte ces pâtisseries si fines, elles s'inspirent des françaises en les allégeant." A part ça, l'enthousiasme pour la nourriture locale ne faiblit pas, même celles des supermarchés et de leurs produits frais (on a tout aimé : le sucré avec les friandises en pâte a tarte fourrés de haricots rouges, eh oui, de thé vert ou de sésame ainsi que le salé avec les poissons et les viandes si finement préparés).

Après la pluie vient le beau temps ...Eh oui, ce mois aura permis de découvrir plusieurs facettes du Japon et de passer par tous les extrêmes météorologiques : le froid d'Hokkaido, les pluies diluviennes près de Toyota et d'Izu (ambiance tropicale), les chaleurs près de Kyoto et le long du Pacifique (j'arbore d'ailleurs un magnifique bronzage cycliste, corps blanc et visage et bras noirs).

Les japonais (suite) : toujours aussi fantastiques, capables d'une indifférence totale (et assez peu galants), avec le visage zélé et stressé qu'ils peuvent présenter (Anne et Sylvain sont bien familiers avec ce concept de cons zélés!) sans parler de leur passion immodérée pour les chiens et chats (il existe des cafés spécialisés!). C'est aussi le peuple playmobil, discipline, policiers encasqués et voitures en kit, qui tranche avec le Japon des grosses voitures et du raffinement. Enfin pour connaître votre route, il est toujours plus efficace de consulter une carte que de demander a un japonais.

Honshu d'Ouest en Est (du port de Maizuru a l'aeroport de Narita) :
Après une 1ere nuitée en camping sauvage dans un golf, nous traversons le nikko - décor de rizières, de montagnes verdoyantes et de maisons traditionnelles (après la culture ainoue d'Hokkaido, nous découvrons celle qui correspond aux images d'Epinal du Japon - bien qu'Epinal ne soit pas au Japon) puis faisons escale le long du lac Biwa-Ko si clair, entoure de montagnes et d'édifices shintoistes (là encore, nous passons une nuit extraordinaire au bord du lac dans un camping où nous sommes seuls).

Kyoto : luxe, calme et volupté ...(à l'image de notre logement traditionnel - epoque Edo - où l'on se sent comme a la maison!!)Nous atteignons Kyoto, journées magiques sous un beau soleil dans l'ancienne capitale, la ville culturelle du pays : malgré ses 1,4 millions d'habitants, c'est une ville où l'on respire, du vert et cette magie liée au fait que nous passons d'ambiance en ambiance : de temples b ouddhistes zen aux sanctuaires shinto, ... Tout est symbolisme, à l'image des jardins de galets. Nous roulons à peine 5 minutes pour faire continuellement de nouvelles découvertes.Bref un grand souvenir de cette ville où
l'ancien et le moderne se marient si bien.Et qu'est ce qu'on y mange bien : le bœuf japonais est si tendre ....










Le périple nous mène ensuite :
- à nouveau le long du lac Biwa-ko, le plus grand du Japon
- dans les petites routes aux maisons traditionnelles avec toujours un temple pour vous surprendre et des petites grand mères voutées pour vous servir
- Hikone avec son château du 17eme siècle, réputé comme le plus beau du pays avec Himeji ainsi que son jardin : le Genkyu-en
- Inuyama, ses ruelles, son château (petite ville historique mignonne) et le regret de n'avoir pu assister à la pêche au Cormoran.
- au pied des Alpes japonaises (c'est suffisamment éprouvant comme cela, le Mont Hiei proche de Kyoto nous suffit...)
- dans les cités ouvrières nippones : expérience incroyable dans la cité de Toyota city : affalés depuis 3h (au moins la 4eme tasse de thé après un repas sans fin) a la table d'un resto a cause d'une pluie diluvienne, un autochtone nous propose l'hospitalité ; c'est un ancien ouvrier Toyota et nous voici dans un appartement d'un HLM qui n'a pas été nettoyé depuis Hiroshima ; l'immeuble est peuplé d'ouvriers chinois et portugais (qui ont pris le boulot des japonais, dixit notre hote!)
- le long du Pacifique, une piste cyclable entre la plage, le soleil et les pinèdes : une baignade dans la mer d'Enshu, repère des surfeurs et des pêcheurs- vers des rencontres décalées entre les petits dej'offerts par les restaurateurs qui voient 2 petits frenchies traverser le japon a vélo pendant 1 mois (quoi, Hokkaido a bicyclette!), les rires frénétiques des japonais enivrés a l'alcool de pomme de terre et cet homme qui nous fait nous arrêter pour nous offrir un verre et au bout de 30 secondes nous dit qu'il est pressé et qu'il doit partir.
- quelques ascensions ... pour garder la forme et surtout se retrouver entre théiers et fraisiers
- le Mont Fuji en ligne de mire
- la péninsule d'Izu, si verdoyante et une halte a Shuzen-ji, la ville des onsen et un peu de luxe à la japonaise et cet incroyable repas - un kaiseki - le meilleur de ma vie avec une succession de plats plus raffinés les uns que les autres (aussi bons que beaux)





- la route vallonnée sous les trombes d'eau (et cette nuit improbable de camping en plein centre ville d'Atami), puis les rafales de vent et enfin le grand soleil pour joindre Tokyo et son agglomération (un peu oppressant après les grands espaces ...)

Tokyo : la ville électrique : d'un côté, la démesure, la ville avec son flot incessant de gens, les armées de costume et tailleur noirs, son excentricité et ses boutiques omniprésentes (tout est dédié a la consommation) et à tous les étages ; et de l'autre cote, les parcs, les petites ruelles.





1544 kms (en vélo) plus tard, nous revoici a l'aéroport de Tokyo ; pour Elise retour a Paris et pour moi : 1 jour de train pour gagner la côte Ouest puis 2 jours de ferry en prévision pour atteindre la Sibérie et la dernière partie du voyage.






L'autre Japon, c'est ce que ce road tour nous permet de découvrir : celui des routiers, des campagnes, des petites villes, des temples perdus aussi beau et fascinant que celui des jolies villes, du raffinement culinaire et architectural sans oublier les ascensions éprouvantes, les cités ouvrières (désolé Elise...) et cette densité des agglomérations que nous avons rencontrées.

Cyclotouristes convertis? L'avenir nous le dira mais en tout cas, nous n'avons aucun regret sur ce mode de transport qui nous a donné un vrai sentiment de liberté et nous a permis d'aller là où nous n'aurions jamais osé aller et de faire des découvertes constantes. J'ai déjà envie de reprendre le vélo ...

2 commentaires:

  1. Deuxieme tentative pour ecrire mon premier message sur ton blog (alors que tu en as mis tant sur le mien... quel mauvais ami je fais... ;-( )...

    Tout simplement superbe.... Tous ces commentaires, toutes ces photos donnent envie de faire du cyclo-tourisme, et particulierement au Japon! Hokkaido a l'air d'etre un endroit magnifique... d'autant plus que je me suis rendu compte que j'etais un amoureux de la montagne, .... malheureusement, nous n'irons pas la bas... nous nous cantonnons dans le sud du pays, qui, bien que plus urbanise, ne manque pas de charme. Les japonais y sont tout aussi charmants (j'imagine) et il y a aussi quelques montagnes (enfin volcans) a grimper... ;-)

    Bon fin d'aventures et a bientot sur Paris!

    Sylvain

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  2. Epinal, soit, n'est pas au Japon...
    Mais alors les Alpes non plus, il me semble !

    à très bientôt mon vieux, maintenant !

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