jeudi 10 juin 2010

Last destination ...

Apres les forcats de la route, le rail et l'experience transsiberienne.
Initialement, je projetais de terminer la boucle par un retour a la case depart : Hong Kong et puis est apparue la tentante solution d'emprunter le mythique transsiberien ...
Donc un visa et pas mal d'administratif plus tard, banco pour cette experience unique : 9288 kms et 990 gares russes en 7 jours ...

Apres avoir laissé Elise et mon vélo a Narita airport (et ce, apres 12h épiques faits de negociation pour dormir dans le terminal et un empaquetage en speed des velos, Elise a pris l'avion, le visage plein de graisse de velo ... Sexy ...), j'ai terminé le Japon par un dernier shoot de Tokyo, un train de nuit (le Sunrise Izumo : des tatamis comme couchettes) et une derniere journée entre Matsue (le Japon traditionnel et un célèbre château sous forme de fortetesse feodale), la vue des rizieres et monts verdoyants et enfin Sakaiminato, port de départ, connu pour être la ville de Kitaro, icone japonaise de la BD.

Ferry pour la Russie ...
Un paquebot de croisiere coréen assez grand (qui n'a pas la classe des ferrys japonais, c'est pas du Onassis) ... et assez kitsch : Accueil en choeur : "Welcome to the DBS Cruise" ; musique Charly Oleg permanente, soirees (mal) animées, karaoke et danse (entre du mauvais bejart, les claudettes et du mauvais R&B) a la coréenne, un personnel habille en pingouin,... Bref assez drole ... (vous l'aurez compris, la croisiere s'amuse ...) et comme un gout de Coree, pays que je n'ai pas visitée (pour plus tard....). Pendant ce temps, mon voisin de chambrée écoute du Scorpion et se mate des films russes le son a fonds (heureusement il picole moins que les autres russes du bateau).

Vladivostok : c'est parti pour la trance (siberienne)
Vlad est le genre de ville, dont vous imaginez que l'hiver, elle vous donne envie de vous pendre et en ce 1er juin, elle revet un cote tout agreable avec ses 24 degres, son port (dans le port de Vladivostok ...), sa geographie a la San Francisco tout en montees et descentes, son ambiance estivale (c'est le 1er jour de l'ete), sa belle luminosite, ses arbres, les tenues peu orthodoxes des demoiselles, les eglises davantage orthodoxes, son absence d'anglophones et le regard ferme mais bienveillant de la matronne du wagon (enfin jusqu'a temps qu'elle tente de mettre en place un systeme m'obligeant a n'acheter les bieres qu'aupres d'elle et au prix fort).

On arrive parfois dans un pays avec des cliches sur ses habitants : bourrus, rustres et alcoolos (je sais, ce n'est pas bien) sur les ruskofs. Et bien tout cela s'est avere ... en partie vrai (hormis mes compagnons de cabine). Y'a pas a dire, ils ont de sacres gueules (de repris de justice, faut dire qu'il y a un paquet de bidasses...). Si vous avez des amis russes, cachez leur ce post ... Car ma vision est bien entendu biaise que par mes rencontres de gars en train et en gare ; je n'oublie pas que l'ame (et le sens de la psychologie) russe est une des plus fines, mais il est vrai que je n'ai pas rencontre beaucoup de Pouchkine, Dostoievski et autres Gogol (du moins, c'est pas l'ecrivain que j'ai croise). Apres le raffinement nippon, j'ai decouvert le caractere rugueux des russes, qui n'en restent pas moins sympathiques.
Vous remarquerez que je n'ai pas evoque les femmes (disons poupees) russes.

7 jours de train : long et chiant?
Le contexte :
- 7 heures de decallage horaire entre le point de depart et d'arrivee
- Mes compagnons de train : Chikako, comme pour me rappeler le Japon, parler football entre autres et la voir faire ses exercices de yoga, Serguei bien sympa et bienveillant malgre une odeur constante de "gitane maïs russe", et Svetlana, gentille etudiante blonde (teinturee) au look cindy lauper. Une bonne equipe.
- Dans le train, pas un gonze ni meme une gonzesse pour articuler le moindre mot de la langue de Shakespeare (pas meme un "yes").
- Les repas se commandent donc au hasard (qui fait quand meme souvent bien les choses).
- Un personnel aimable comme une porte de prison russe
- Mes copassageres de cabine prenant frenetiquement des photos (pres de 200 par jours)
- un train essentiellement compose de militaires
- l'ete nous offre de longues journees lumineuses

Les occupations : lire, ecrire, manger, boire, ecouter de la zizik, avoir des discussions ruski versus english (donnant lieu a quelques beaux dialogues de sourd, mais c'est fou ce que l'on peut échanger sans parler le meme idiome), jouer aux cartes (jeux russes) et etre collé a la vitre tel un clébard (mais je ne remue pas la queue) les yeux grands ouverts.

Et les paysages - la aussi, ca vaut le coup; te prends des envies de sauter du train et gambader dans la verte et belle Siberie, l'Oural ou la region Baikal, apprendre le russe en 2h, et rencontrer les babouchkas. Je me contente (entendez par la : je suis content) de profiter de ces vues : la taiga, le lac baikal (long comme la France), les maisons en bois,....

Autant dire que j'ai aime ces jours dans ma bulle russe, melange d'echanges et d'emerveillement face a la campagne. D'ailleurs, je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer ...

La place rouge etait elle vide? Il avait un joli nom mon guide Dominique ... qui m'acceuille pour la derniere escale du periple : Moscou.
En fait, la place etait fermee pour cause de fête nationale le 12 juin et c'est avec Chikako (la japonaise du train ; faut suivre) que j'arpente la ville : cafe Pouchkine, basiliques, monuments staliniens (le mechant moustachu n'a pas fait que des choses horribles), un peu de bling bling moscovite, et le kremlin ...

Allez, il est temps de rentrer en France : back to Paris! (un peu triste et heureux de retrouver la tendre patrie) via une escale berlinoise (10 minutes, juste le temps de faire la bise a Nic, ce qui m'a fait bien plaisir).

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